Voici l’appel à communication pour un colloque organisé par la Chaire de recherche santé sexuelle et VIH/sida de l’Université Concordia. Il se tiendra le 14 mai prochain, à Montréal, dans le cadre du congrès de l’ACFAS. N’hésitez pas à proposer une contribution !

Le texte de l’appel :

Les défis actuels de la recherche sur le VIH/sida questionnent plus que jamais les rapports entre savoirs et pouvoirs. Ce colloque vise à donner la parole aux jeunes chercheurs pour interroger la place des sciences sociales face à ces enjeux. Notre intérêt ? Oser remettre en question les manières habituelles de penser la recherche sur le VIH/sida, et laisser la place à l’imagination théorique et méthodologique. Nous souhaitons donc offrir un espace de discussion plus ouvert que les conférences traditionnelles.

Argumentaire

Plus de trente ans après la découverte du VIH, les observateurs les plus optimistes parlent aujourd’hui des possibilités d’éradication du virus ; à long terme, la « fin de l’épidémie » apparaît comme un horizon atteignable. La lutte contre le sida est caractérisée par une situation en apparence paradoxale. Les moyens pour enrayer la diffusion du virus existent : mais restent pourtant inaccessibles pour la majorité des personnes séropositives au Sud. De plus, à l’heure du « Traitement comme prévention », les outils prophylactiques n’ont jamais été aussi diversifiés… mais l’épidémie se poursuit…

Face à ces paradoxes, les jeunes chercheurs sont appelés à être créatifs et novateurs. Ce colloque leur offre cette opportunité, dans un contexte où le VIH continue de mettre en tension l’équation, entre savoir(s) et pouvoir(s) :

  • Enjeu(x) de savoir(s), car la prévention et les soins mettent en jeu des combinaisons de plus en plus complexes, qui individualisent la gestion du risque et de la santé et interrogent la production et le partage des connaissances entre experts et profanes.
  • Enjeu(x) de pouvoir(s), face au désengagement financier dans l’accès aux traitements anti-rétroviraux en Afrique; ou quand la lutte contre l’épidémie bute contre les réticences des gouvernements à s’adresser aux populations marginalisées et/ou discriminées : toxicomanes, trans, gais, migrants.

Objectifs de la journée

Cette journée a deux objectifs principaux :

  • Approfondir la réflexion en sciences sociales sur les enjeux et les réalités actuels de la lutte contre le sida
  • Stimuler la création d’un nouvel espace intellectuel d’innovation et de création, où les jeunes chercheurs peuvent se poser de nouvelles questions et produire de nouvelles connaissances scientifiques sur le sida.

Cette journée se propose d’ouvrir chez les jeunes chercheurs un espace de réflexions partagées centré, justement, sur les enjeux de savoirs et de pouvoirs. On s’y interrogera plus particulièrement sur les mécanismes institutionnels qui facilitent ou limitent l’innovation des jeunes chercheurs. Comment prenons nous en compte les conditions sociales et politiques de nos recherches ? Quelles implications ont les catégories que nous utilisons ? Comment passer de la recherche à l’action et inversement ?

Trois axes de réflexion ont été définis pour structurer la journée :

Axe 1 : Épistémologies contemporaines du VIH/sida

Axe 2 : Médicalisation de la prévention : quelle place pour les sciences sociales ?

Axe 3 : Rapports de savoirs et de pouvoirs dans la lutte contre le VIH/sida

Les propositions de communication devront indiquer dans quel axe elles s’inscrivent préférentiellement. L’originalité des approches théoriques, méthodologiques et thématiques est fortement encouragée !

Les résumés devront être présentés comme tels :

  • Prénom, nom, affiliation(s)
  • Le titre de la communication (maximum 180 caractères espaces compris),
  • Le résumé (maximum 1 500 caractères, espaces compris).

Les propositions devront préciser l’ancrage théorique, la méthodologie et le terrain d’enquête. Elles doivent être envoyées à Elhadji Mbaye (elhadjimbaye@gmail.com) et Gabriel Girard (gabriel.girard.info@gmail.com) avant le 5 février 2014.

Cette conférence s’inscrit dans les activités de la Chaire de recherche Santé sexuelle et VIH/sida de l’Université Concordia (Montréal).